La gestion des risques et des matières dangereuses en entreprise est un sujet crucial. Il est primordial d’en comprendre l’essence pour appliquer de bonnes pratiques.
En milieu professionnel, la gestion des matières dangereuses est souvent réduite à une formation générale sur le SIMDUT (système d’information sur les matières dangereuses utilisées au travail). Il permet ainsi, l’accès à l’information sur les produits dangereux utilisés.
Pourtant, un manque de structure pour les travailleurs en contact avec ces produits, peut se révéler catastrophiques.
Une bonne gestion des matières dangereuses en quelques étapes.
Il est courant que les entreprises amenées à utiliser des produits chimiques, fasse appel à des firmes spécialisées dans l’élimination des déchets industriels et commerciaux. Malgré cela, le manque de connaissance en la matière, reste un véritable handicap pour les employés.
Dans un souci de simplicité des processus, la meilleure méthode pour instaurer une bonne gestion au sein d’une entreprise reste le système d’étapes à suivre.
Voici 10 étapes essentielles qui constitueront un règlement sur la gestion des matières dangereuses et résiduelles.
1. Désigner un responsable
Aussi transparent que le titre il vous suffira de désigner une personne responsable, qualifiée pour être chargée de projet. Cette personne devra collaborer à la mise en place d’un plan d’action qui servira à guider les autres.
2. Mettre sur pied un comité paritaire
Déterminez une équipe de collaborateurs (comité paritaire) dans le but d’implanter un plan d’action. Ce comité devra être constitué à parts égales de travailleurs et employeurs. Une personne « ressource » devra être élue en matière de gestion des matières dangereuses.
Le comité paritaire devra aussi bénéficier d’une formation technique :
- Avoir une connaissance de base sur la législation concernant les matières dangereuses et résiduelles.
- Être capable de reconnaître une matière dangereuse selon l’étiquetage (SIMDUT, TMD, SGH, produits domestiques, NFPA).
- Identifier les divers dangers et risques liés à l’utilisation des matières dangereuses.
- Être capable de comprendre une fiche signalétique et de faire de la prévention de lésion professionnelle.
3. Rédiger une politique de gestion et la faire adopter
Cette politique de gestion est une déclaration officielle qui sous-entend une tolérance zéro sur la gestion des matières dangereuses. Bien évidemment, cette dernière doit être adoptée, signée et diffusée à l’ensemble des travailleurs.
Enfin, elle implique aussi un engagement au niveau des ressources financières, humaines et organisationnelles des entreprises.
4. Élaborer une directive d’achat des matières dangereuses
Cette étape permet de planifier l’utilisation, la manipulation et l’élimination des matières dangereuses dès l’achat.
Une personne responsable sera chargée de vérifier les achats effectués. Elle devra aussi les répertorier selon une petite liste de questions (exemple : la matière m’est-elle nécessaire ? Quels dangers s’y rattachent ? Doit-elle être entreposée d’une certaine manière ? etc.).
Par la même occasion, elle évitera une mise au rebut excédentaire et inutile de matières périmées, par oubli ou manque de demande.
5. Créer un inventaire des matières dangereuses
Cet inventaire vous permettra d’établir une classification des substances chimiques comptées au sein de votre entreprise. Celui qui tiendra l’inventaire devra obtenir des renseignements sur l’utilisation spécifique des matières dangereuses pour déterminer les risques associés.
Les informations que l’on récolte sont :
- Les matières dangereuses trouvées (nom, étiquetage, numéro d’identification) ;
- La quantité, le type de matière, la taille et le nombre de contenants ;
- Leur localisation ;
- Les situations qui nécessitent de signaler un danger observé comme :
- Un contenant qui n’est pas étiqueté correctement.
6. Établir des règles d’entreposage
Pour chaque substance répertoriée dans l’inventaire, il est important d’établir un système d’entreposage de matières dangereuses. Une fois l’inventaire mis à jour, il est important de ranger les composants en suivant les recommandations figurant sur la fiche signalétique. Système qui suivra des règles d’incompatibilité et d’instabilité.
Nous éviterons donc de regrouper ensemble les combinaisons dangereuses :
- Acides et bases.
- Produits inflammables et oxydants (carburants).
- Produits qui réagissent dans l’eau et solutions aqueuses.
- Acides et poussières de métal.
- Matières inflammables et gaz comprimés
7. Établir des méthodes et techniques sécuritaires de travail
Ici, il s’agit, de mettre en commun les bonnes méthodes et techniques sécuritaires de travail. Vous devrez y ajouter aussi une maîtrise de l’exposition des travailleurs pouvant contribuer à la prévention des accidents, incidents et blessures.
8. Planifier des mesures d’urgence et d’intervention en cas de déversement et premiers soins.
Il est important de mettre en place des moyens de prévention de déversement accidentel dans le but de les éviter. Ces mesures sont souvent indiquées sur les fiches signalétiques et l’employeur est responsable de l’élaboration de méthodes d’intervention adaptées.
Elles devront inclure des procédures de prévention, de préparation et d’intervention (les premiers soins).
9. Entreposer et éliminer les matières dangereuses résiduelles
Nous vous conseillons d’établir des conditions d’entreposage et de manutention des matières dangereuses. Conformément à la loi sur la santé et la sécurité, il faut éliminer les dangers en identifiant clairement les matières dangereuses. Dès lors, une procédure de travail pour l’expédition des matières dangereuses résiduelles doit être mise en place.
10. Formation du personnel.
Enfin, il reste primordial de former ses équipes et de faire de la prévention. Le RIPC (programme de formation et d’information) implique que toute personne travaillant au contact d’un produit contrôlé ou susceptible de l’être, doit suivre une formation spécifique.